vendredi 3 novembre 2017

KICKSTARTER PROJECT UPDATE #28 (français)

Les élèves sauvent la situation

1 juin 2014

Après quatre mois de travail acharné à apprendre à lire la musique et jouer la flute, et deux semaines d'enregistrement, vendredi soir le 30 mai nous avons présenté notre concert final. La salle était pleine, beaucoup d'amis, de parents d'élèves et de gens du quartier curieux et il régnait une atmosphère joyeuse.

Un groupe de femmes distinguées sont venues me saluer avant le concert. Elles ne pouvaient pas rester mais elles ont tenu à me féliciter et prier que je revienne pour continuer le travail. Ce fut l'un des hommages les plus touchants que j'ai reçu. Il y eu des discours de dignitaires: le directeur du Centre Tyabala où j'enseigne, M. Mohamed "Momo" Sylla et l'assistant Maire de la Commune. Je fus invite à prendre la parole et j'ai raconté un peu l'histoire du projet, parlé de la flute, de mes idées et des bénéfices d'une éducation musicale et j'ai remercié quelques personnes.

Pour débuter la soirée, j'ai joué un set de quatre morceaux avec deux excellents musiciens à la cora et au bolon (ocra basse). Après, du fond de la salle les enfants ont commencé "Kaîra"* à la flûte. Ils ont traversé la salle en jouant pour prendre leurs places sur la scène. Au signal ils se sont arrêtés, Bonfils a fait l'introduction suivie d'un break de tamtam à tout casser de Sidiki puis une version d'ensemble enlevante du même morceau ce qui a réjoui les spectateurs. Kaîra est, pour moi, le son distinctif de Conakry.

Nous avons poursuivi le programme avec des pièces de tempos et de couleurs variés, des arrangements de morceaux traditionnel, de la musique originale et un peu de musique classique. Parmi nos enfants, il se trouve de très bons percussionnistes et nous en avons profité. Ils ont fait des solos de flûte. Des membres du public leur ont lancé de l'argent quand la musique les a touchés comme quand ils ont joué la mélodie de "Soudjata."* On m'a dit qu'un père a pleuré. La clôturée fut assurée par un d'un ballet traditionnel dirigés par leur batteur en chef, Abdoulaye.

Je fus très fier de mes élèves car ils ont travaillé fort pendant des mois. Je leur envoyais des nouvelles choses chaque jour et les ai poussés et tirés dans toutes les directions mais ils y ont fait face et relevé le défi haut-la-main.

Par-contre lorsque je suis rentré à la maison après le concert je me suis aperçu qu'une carte mémoire contenant des enregistrements durement acquisde toute une semaine était manquante. J'ai appellé l'ingénieur qui m'a assuré qu'il avait bien vérifié que la carte était dans la housse de l'enregistreuse avant de me la redonner. J'ai cherché partout vingt fois mais elle avait bel et bien disparu.

Ces enregistrement représentent la moitié de la musique du disque que je dois produire à mon retour et contiennent aussi deux des pièces essentielles.

Le lendemain matin j'ai demandé à tout le monde de chercher la carte dans la salle du concert. Ils ont tout fouillé mais elle était introuvable.

Les enfants étaient fâchés. J'ai leur ai demandé s'ils étaient prêt à s'atteler pour reprendre tout ça et ils m'ont répondu "allons y!"

Nous nous sommes mis à la tâche. Ils étaient crevés après une longue semaine et une très longue journée précédente et ça a pris de l'effort pour les réveiller mais en quelques prises nous avions un morceau dans la boîte, puis un autre, et un autre, et encore un autre… restaurant presqu'entièrement en une journée le travail d'une semaine. À ce point ils étaient vraiment fatigués et nous avons décidé de nous retrouver lundi pour terminer le travail.

Un côté particulièrement navrant de cet épisode est que pendant la semaine précédente nous avions eu l'assistance de l'excellent ingénieur de son M. Seydou Tanly qui avait obtenu le meilleur son possible.

Malgré ça, le résultat aujourd'hui n'est pas mal du tout. Quelques détails ici et là auraient pu être améliorés mais tout est là et, comme nous travaillons dans ce qui est essentiellement un lieu public, il y a un minimum de dérangements et de bruit de fond. Le plus important est que la musique aie de l'esprit et soit vivante et tout ça est dedans (pour parler africain un peu).

Je suis très fier d'eux, ils ont beaucoup de coeur et d'amour pour la musique. Je pense que lorsque vous l'entendrez vous serez heureux.

Lundi nous finirons les enregistrements et, inch Allah, nous aurons un merveilleux CD complet pour vous mes chers amis et supporters, je vous remercie chaque jour dans mon coeur.

Bon baisers de Conakry Sylvain

*Kaîra et Soundjata sont deux pièces essentielles du répertoire mandingue.


De gauche à droite: Sylvain, Bonfils (caché), Fatouma, Koumbassa, Naby, Soumah, Mahawa, Allassane, Seydouba, Aboubacar, Abdoulaye, Sidiki et Conte

Aucun commentaire:

Publier un commentaire

Mai 2017 Travel Report

Things are looking up May 31, 2017 Dear Friends, Last February, I visited our dear Ecole Fula Flute / Centre Tyabala in Conakry, Guine...